lundi 28 février 2011

Pour dire au revoir au mois de février



Le mois de février s'est déjà passé et sur La Bohème on reprend la couleur violette. Il ne faut pas oublier que c'est le 21 mars que le printemps commence et que la nature nous offre ses plus beaux cadeaux.
D'ici, je vous encourage à y faire vos petites publications poétiques. Je vous souhaite mes meilleurs voeux pour ce mois.

Correspondances

La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent

Extrait des Fleurs du Mal

Charles Baudelaire



samedi 19 février 2011

Que serais-je sans toi?




Que serais-je sans toi?

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines.

Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme au passant qui chante on reprend sa chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson.

Louis Aragon


mercredi 16 février 2011

L'amoureuse



L'amoureuse

Elle est debout sur mes paupières
et ses cheveux sont dans les miens.

Elle a la forme de mes mains,
elle a la couleur de mes yeux.

Elle s'engloutit dans mon ombre
comme une pierre sur le ciel.

Elle a toujours les yeux ouverts
et ne me laisse pas dormir.

Ses rêves en pleine lumière
font s'évaporer les soleils.
Me font rire, pleurer et rire,
parler sans avoir rien à dire.

Paul Éluard

dimanche 13 février 2011

Curro Manzano 3ºESO B




Il n'y a pas d'amour heureux

Rien n'est jamais acquis à l'homme
Ni sa force ni sa faiblesse ni son coeur
Et quand il croit ouvrir ses bras
Son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux

Sa vie, elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
À quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots ma vie et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux

Mon bel amour, mon cher amour, ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux

Le temps d'apprendre à vivre, il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux

Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux
Mais c'est notre amour à tous les deux

Louis Aragon (1897-1982)


Poème personnel



Il est impossible d'être si triste
sachant que vous êtes loin de moi.

Ainsi est mon coeur,
depuis que vous avez quitté ma vie.

Je ne sais pas quoi faire,
pour supprimer la tristesse que j 'ai en moi.

J'ai besoin de toi et je n'arrêterai pas,
jusqu'à t'avoir de nouveau.

Tania Gutiérrez Viagas 1º D

Le petit berger



J'ai peur d'un baiser
Comme d'une abeille.
Je souffre et je veille
Sans me reposer.
J'ai peur d'un baiser!

Pourtant j'aime Kate
Et ses yeux jolis
Elle est délicate
Aux longs traits pâlis.
Oh! que j'aime Kate!

C'est saint-Valentin!
je dois et je n'ose
Lui dire au matin...
La terrible chose
Que saint-Valentin!

Elle m'est promise,
Fort heureusement!
Mais quelle entreprise
Que d'être un amant
Près d'une promise!

J'ai peur d'un baiser
Comme d'une abeille.
Je souffre et je veille
Sans me reposer.
J'ai peur d'un baiser!

Paul Verlaine

vendredi 11 février 2011

Poème personnel



L´amour n´est pas comme des boucles d´oreilles
cela ne consiste pas en changer
Il faut être fidel quand même
et ne pas oublier son bonheur .

Être anxieuse en l´attendant,
Rougir quand il t´embarrasse,
Sourir quand il te regarde...
Ce sont le signes de tomber amoureuse.

Qu´est-ce qu´il y a de mauvais?
Pourquoi on ne peut pas rêver ?
Si tu n'existes plus, laissez moi t´imaginer
et ainsi je pourrai continuer.

Carmen Nieto Ordóñez 4º ESO D

jeudi 10 février 2011

Juan de Dios Guerrero Riquelme de 1º B



Sonnet

Sur les bois oubliés quand passe l'hiver sombre
Tu te plains, ô captif solitaire du seuil,
Que ce sépulcre à deux qui fera notre orgueil
Hélas! du manque seul des lourds bouquet s'encombre.

Sans écouter Minuit qui jeta son vain nombre,
Une veille t'exalte à ne pas fermer l'oeil
Avant que dans les bras de l'ancien fauteuil
Le suprême tison n'ait éclairé mon Ombre.

Qui veut souvent avoir la Visite ne doit
Par trop de fleurs charger la pierre que mon doigt
Soulève avec l'ennui d'une force défunte.

Ame au si clair foyer tremblante de m'asseoir,
Pour revivre il suffit qu'à tes lèvres j'emprunte
Le souffle de mon nom murmuré tout un soir.

Stephane Mallarmé (1842-1898)


mercredi 9 février 2011

María Zarzuela Alarcón 1º C




À mes amis

Je dois la tendresse à mes amis
et les mots de respiration et l'embrassade,
le fait de partager avec tous la facture
que la vie nous présente pas à pas.

Je dois la patience à mes amis
de mes épines les plus minces me tolèrent,
les emportements de l'humour, de la négligence
les vanités, les craintes et les doutes.

Un bateau fragile de papier
c'est parfois l'amitié,
mais il ne peut jamais avec lui
une tempête la plus violente.

Parce que ce bateau de papier
il a saisi à son gouvernail,
par capitaine et un timonier …
un coeur!

Je dois une irritation à mes amis
qui perturbera sans le vouloir notre harmonie,
nous savons tous qu'un péché ne peut pas être
le fait de discuter une fois par des sottises.

Je déléguerai mes amis quand je mourrai
ma dévotion dans un accord de guitare,
et entre les vers oubliés d'un poème
ma pauvre âme incorrigible de cigale.

Mon ami si ce couplet comme le vent
où tu veux l'écouter il te réclame,
tu seras pluriel parce que le sentiment l'exige
quand les amis emportent dans l'âme.

A. Cortez


lundi 7 février 2011

Daniel Domínguez Romero 1ºD



Il faut m'aimer ! Je suis l'universel Baiser,
Je suis cette paupière et je suis cette lèvre
Dont tu parles, ô cher malade, et cette fièvre
Qui t'agite, c'est moi toujours ! Il faut oser

M'aimer ! Oui, mon amour monte sans biaiser
Jusqu'où ne grimpe pas ton pauvre amour de chèvre,
Et t'emportera, comme un aigle vole un lièvre,
Vers des serpolets qu'un ciel cher vient arroser !

Ô ma nuit claire ! ô tes yeux dans mon clair de lune !
Ô ce lit de lumière et d'eau parmi la brune !
Toute cette innocence et tout ce reposoir !

Aime-moi ! Ces deux mots sont mes verbes suprêmes,
Car étant ton Dieu tout-puissant, je peux vouloir,
Mais je ne veux d'abord que pouvoir que tu m'aimes !


Paul Verlaine

vendredi 4 février 2011

Aimons toujours! Aimons encore!



Aimons toujours ! Aimons encore !
Quand l'amour s'en va, l'espoir fuit.
L'amour, c'est le cri de l'aurore,
L'amour c'est l'hymne de la nuit.

Ce que le flot dit aux rivages,
Ce que le vent dit aux vieux monts,
Ce que l'astre dit aux nuages,
C'est le mot ineffable : Aimons !

L'amour fait songer, vivre et croire.
Il a pour réchauffer le coeur,
Un rayon de plus que la gloire,
Et ce rayon c'est le bonheur !

Aime ! qu'on les loue ou les blâme,
Toujours les grand coeurs aimeront :
Joins cette jeunesse de l'âme
A la jeunesse de ton front !

Aime, afin de charmer tes heures !
Afin qu'on voie en tes beaux yeux
Des voluptés intérieures
Le sourire mystérieux !

Aimons-nous toujours davantage !
Unissons-nous mieux chaque jour.
Les arbres croissent en feuillage ;
Que notre âme croisse en amour !

Soyons le miroir et l'image !
Soyons la fleur et le parfum !
Les amants, qui, seuls sous l'ombrage,
Se sentent deux et ne sont qu'un !

Les poètes cherchent les belles.
La femme, ange aux chastes faveurs,
Aime à rafraîchir sous ses ailes
Ces grand fronts brûlants et réveurs.

Venez à nous, beautés touchantes !
Viens à moi, toi, mon bien, ma loi !
Ange ! viens à moi quand tu chantes,
Et, quand tu pleures, viens à moi !

Nous seuls comprenons vos extases.
Car notre esprit n'est point moqueur ;
Car les poètes sont les vases
Où les femmes versent leur coeurs.

Moi qui ne cherche dans ce monde
Que la seule réalité,
Moi qui laisse fuir comme l'onde
Tout ce qui n'est que vanité,

Je préfère aux biens dont s'enivre
L'orgueil du soldat ou du roi,
L'ombre que tu fais sur mon livre
Quand ton front se penche sur moi.

Toute ambition allumée
Dans notre esprit, brasier subtil,
Tombe en cendre ou vole en fumée,
Et l'on se dit : " Qu'en reste-t-il ? "

Tout plaisir, fleur à peine éclose
Dans notre avril sombre et terni,
S'effeuille et meurt, lis, myrte ou rose,
Et l'on se dit : " C'est donc fini ! "

L'amour seul reste. O noble femme
Si tu veux dans ce vil séjour,
Garder ta foi, garder ton âme,
Garder ton Dieu, garde l'amour !

Conserve en ton coeur, sans rien craindre,
Dusses-tu pleurer et souffrir,
La flamme qui ne peut s'éteindre
Et la fleur qui ne peut mourir !

Victor Hugo

mercredi 2 février 2011

J'ai confiance en toi

À mon amour


À partir d'aujourd'hui, la nostalgie sera passé
Pour le moins, il n'y aura plus d'au revoir
Il n'y aura plus de méfiance, ni de peurs
Seulement une aube sûre et invincible.

Bien sûr, il n'y a pas de quoi sauter de joie
Nous avons encore beaucoup à vivre et à faire
Pour tracer cette ligne droite de conquêtes
Avec laquelle nous avons traversé les rues d'hier.

Mais, à partir d'aujourd'hui, et j'ai toujours confiance en toi.
Je t'ajoute à chaque pore de ma peau
Sans avoir peur que tu te perdes ou tu te rendes

J'ai confiance en ce futur-présent
Je sais que le courage suffit et même plus
Pour le donner à la cause qui nous a donné naissance.

Antonio Guerrero

mardi 1 février 2011

Le mois de février est arrivé!



On commence un nouveau mois plein de fêtes et notre blog s'habille en rouge, symbole de l'amour.
À La Chandeleur on "fait sauter" les crêpes et certaines personnes disent que si l'on fait avec un objet en or dans la main porte bonheur...
À La Bohème, nous "ferons sauter" nos poèmes pour fêter La Saint Valentin et l'objet en or dans nos mains sera un livre de poèmes de Verlaine, Rimbaud, Éluard, Prévert ou Baudelaire... ou un simple stylo et une feuille pour y écrire nos propres poèmes.
Je vous invite à devenir un peu rêveurs et un peu poètes. Il ne faut pas les faire parfaits, mais romantiques. Il s'agit tout simplement d'exprimer vos sentiments en rendant hommage à l'amour.
Je vous laisse le plaisir de les partager et de les lire.
Bon courage et, comme toujours, je vous remercie de votre enthousiaste participation.
Bonne Saint- Valentin!!

Et pour commencer, j'aimerais partager avec vous un beau poème de Charles Baudelaire dont le titre est:

La Mort des Amants

Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d'étranges fleurs sur des étagères,
Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux.

Usant à l'envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux coeurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.

Un soir fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux;

Et plus tard un Ange, entr'ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.