lundi 7 mars 2011

Une femme est l'amour



Une femme est l'amour, la gloire et l'espérance;
Aux enfants qu'elle guide, à l'homme consolé,
elle élève le coeur et calme la souffrance,
Comme un esprit des cieux sur la terre exilé.

Courbé par le travail ou par la destinée,
L'homme à sa voix s'élève et son front s'éclaircit.
Toujours impatient dans sa course bornée,
Un sourire le dompte et son coeur s'adoucit.

Dans ce siècle de fer la gloire est incertaine,
Bien longtemps à l'attendre il faut se résigner.
Mais qui n'aimerait pas dans sa grâce sereine
La beauté qui la donne ou qui la fait gagner.

Gérard de Nerval (1808- 1855)

2 commentaires:

  1. La grand-mère
    Victor Hugo (1802 -1885)

    Dors-tu ?... réveille-toi, mère de notre mère !
    D'ordinaire en dormant ta bouche remuait ;
    Car ton sommeil souvent ressemble à ta prière.
    Mais, ce soir, on dirait la madone de pierre ;
    Ta lèvre est immobile et ton souffle est muet.

    Pourquoi courber ton front plus bas que de coutume.
    Quel mal avons-nous fait, pour ne plus nous chérir ?
    Vois, la lampe pâlit, l'âtre scintille et fume ;
    Si tu ne parles pas, le feu qui se consume,
    Et la lampe, et nous deux, nous allons tous mourir !

    Tu nous trouveras morts près de la lampe éteinte.
    Alors, que diras-tu quand tu t'éveilleras ?
    Tes enfants à leur tour seront sourds à ta plainte.
    Pour nous rendre la vie, en invoquant ta sainte,
    Il fraudra bien longtemps nous serrer dans tes bras !

    Penélope Garcia

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  2. Bonjour Charo,

    Le dormeur du val
    Arthur Rimbaud (1854-1891)

    C'est un trou de verdure où chante une rivière,
    Accrochant follement aux herbes des haillons
    D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
    Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

    Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
    Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
    Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
    Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

    Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
    Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
    Nature, berce-le chaudement : il a froid.

    Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;I
    l dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
    Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

    Juan de Dios Guerrero Riquelme,1ºBachillerato B.

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